Ajouté le 1 nov. 2025
De belles œuvres à déguster et de plus des passionnés pour nous expliquer les subtilités de l'art de l'aquarelle. Merci pour votre dévouement....
….c'était un des commentaires magnifiques laissé sur le livre d'or de l'exposition à Dinan...
Je voudrais m'arrêter sur le mot dévouement.
Cela fait écho à un petit article dans le Hors Série n°2 d'octobre -Décembre de l'Art de l'aquarelle page 11 consacré à Jérôme Cossé : « dans le cadre des salons et festivals, l'artiste est un bénévole pas comme les autres ». Est posée la question de la rémunération de l'exposant, par exemple en faisant payer l'entrée....
Sujet polémique qu'il me semble pourtant utile d'aborder.
J'aime bien sur ce type de sujets, reprendre le cadre et le contexte de notre société....cela aide à réfléchir...
1) L'accès à la culture un principe constitutionnel :
En 1971 le conseil Constitutionnel a donné une valeur normative au Préambule de notre Constitution qui date de 1958. Les déclarations des droits de l'homme et du citoyen de 1789 font ainsi partie de notre socle Républicain. Ce socle a été complété par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme adoptée le 10 décembre 1948 à Paris par l’Assemblée Générale des Nations Unies, et ratifiée par la France en 1980 :
Article 27
1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent
2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.
L'accès à la culture pour chacun est dès lors un droit établi. Pour autant l'accès aux musées est rarement gratuit, beaucoup de salons sur les Arts sont sur entrée payante ….
Faudrait-il faire payer l'accès à une exposition d'aquarelle ?
Lorsque nous étions de permanence, plusieurs visiteurs nous ont demandé « c'est combien l'entrée » ou bien « c'est payant ?», d'autres de peur que ce soit payant, ont fait demi-tour à peine un pied posé à la sortie du petit couloir ou ont fait semblant de ne pas nous voir à l'entrée dès fois que ….
Nous avons fini par mettre une petite affiche « entrée libre » à l'extérieur de l'exposition ….Oui l'accès était gratuit.
Difficile de priver d'accès une partie des visiteurs d'un accès à une exposition. C'est une façon de les priver d'exercer leur droit d'accès à la culture. Ce sentiment négatif serait je pense entretenu par le fait que l'aquarelle a un côté « populaire ». C'est un médium facilement accessible. Un pinceau, trois godets un petit carnet et on peut s'amuser rapidement ….
Beaucoup de nos visiteurs semblaient être des passionnés d'aquarelle. Très peu osaient se définir « aquarelliste », mais ils étaient nombreux à dire pratiquer de temps en temps l'aquarelle ou à avoir pratiqué puis abandonné, ils se présentaient comme des pratiques en « amateur »....Si on continuait la conversation, on voyait que leur pratique était le plus souvent soutenue, que très souvent ils avaient suivi des cours ou étaient membres d'associations ou d'ateliers d'aquarelle … c'est le fait d'exposer ou non qui participait le plus souvent à se sentir amateur ou « aquarelliste ». Évidemment je vous retranscris que mon prisme personnel à partir de quelques conversations lors de ces journées à Dinan....cela n'a aucune autre valeur.
En tout cas on ressent que ce médium est un médium de « proximité ». Ce qui constitue un obstacle à un paiement à l'entrée à mon sens. L'aquarelle est d'abord dans un imaginaire d'une pratique amateur. Imaginaire servi par la spécificité de ce médium, vécu plus « léger » que l'huile ou l'acrylique par exemple....malgré la nouveauté des techniques et de supports qui permettent aujourd'hui des œuvres très comparables en « corps » à des « tableaux de maîtres » pour les plus talentueux des aquarellistes....
L'aquarelle est rarement vécue dans l'imaginaire collectif comme un art...plutôt un sous-art...
On voit bien que ces perceptions sont un frein à un accès payant.
Par ailleurs, je pense qu'un accès payant suppose que ce soit en adéquation avec l'intention de l'exposition, sans compter l'exigence de qualité en retour des œuvres présentes...Accès payant à une culture de qualité …
Si je reprends l'exposition de Dinan, les intentions étaient multiples, je pense que la vente des œuvres était un objectif accessoire.
Les objectifs principaux, en tout cas c'est ainsi que je les avais compris, étaient en lien avec le mouvement impressionniste:
D'une part ce mouvement étaient constitués d'artistes en rupture avec l'enseignement académique d'alors : ils ont cherché à détourner les règles académiques pour favoriser la lumière dans un contexte global plus atmosphérique que précis. Refusés des salons et des expositions ils ont du créer leur propre association et mouvement pour exister.
L'aquarelle porte en elle ce manque de légitimité : difficile de trouver des galeries qui croient en l'aquarelle, huile et acrylique sont présents en majorité dans les salons d'art, l'aquarelliste a peu de choix pour exposer en individuel ou en collectif, il doit faire preuve d'imagination et de liens de proximité pour exister avec parfois des lieux d'exposition détournés (office de tourisme, cafés, bibliothèque...). Les festivals d'aquarelle sont souvent réservés aux élites de l'aquarelle, ceux qui sont capables de démonstrations publiques toujours plus exigeantes en innovation de sujets ou de techniques...
D'autre part les impressionnistes en déjouant les codes ont voulu porter haut le sentiment, l'impression, l'émotion, prenant la trace des romantiques pré-impressionnistes comme Turner.
L'exposition de Dinan souhaitait de la même façon favoriser l'émotion, la rencontre, l'atmosphère, cette capacité de l'aquarelle à déclencher des coups de cœur, à donner du bonheur...ressentis propres à ce médium qui vit d'eau, de pigments, de transparence et de spontanéité, un médium qui porte en lui beaucoup de vie...
Ainsi, les intentions principales étaient de démontrer toute la légitimité de l'aquarelle, dans sa capacité à déplacer des visiteurs et à produire de l'émotion.
Objectifs atteints compte-tenu des retours reçus et écrits sur le livre d'or.
Donner à voir l'aquarelle comme un art, c'est à dire capable de parler aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l' intelligence (pour reprendre Wikipédia) c'était un acte militant.
Difficile de penser qu'un tel acte de revendication puisse faire l'objet d'une entrée payante. Il me semble qu'il y aurait tension entre intention et objectif. Ne serait-ce que parce que cela s'adressait au plus grand nombre par définition.
Prenons désormais un autre élément de contexte, le statut de l'aquarelliste qui participe à une exposition avec l'intention de pouvoir vendre ses aquarelles.
2) le statut d'artiste auteur
Cette fois je vais faire court, car j'évoque cela pour le ramener à la notion de « dévouement » qui constitue le sujet de cet article. Il s'agit d'une transition pour nourrir ce qui va suivre.
Le principe est simple, celui qui veut vendre doit être déclaré, même à la première œuvre vendue. Cela suppose de se déclarer auprès de l'INPI ( l'Institut National de la Propriété Intellectuelle » qui sert de guichet unique et met en lien le déclarant avec les autres organismes comme l'URSSAF du Limousin, la Sécurité sociale des artistes et le service des Impôts.
Je pense que beaucoup de visiteurs ignorent cela et ont du mal à comprendre le prix des aquarelles en conséquence d'autant que l'imaginaire de « médium de proximité » est un des autres obstacles à la compréhension du prix de vente.
La conséquence du statut c'est que, suite à des ventes, l'aquarelliste va devoir verser des sommes à l'URSSAF ou aux impôts sans compter parfois des commissions ( pour la galerie qui l'expose, pour que l'organisateur puisse rentrer lui-même dans ses frais car achat de matériel d'exposition ou de communication et de location etc ... ….). Il doit donc y penser lorsqu'il fixe son prix pour ne pas vendre à perte. (Parenthèse utile : j'en profite pour rendre hommage à Janine Gallizia qui, outre qu'elle a supporté des frais de communication, n'a pas souhaité percevoir de commission sur les ventes ni de frais d'inscription pour l'exposition. Pareillement l'établissement des Cordeliers a grandement facilité le déroulement de l'exposition par des mises à disposition de lieux ou des tarifs préférentiels. )
Il existe des seuils conçus à partir du chiffre d'affaire s'agissant des sommes à devoir ou du statut juridique à adopter. Par exemple un artiste qui commence à gagner sa vie va devoir basculer vers le droit commun des entreprises ou des sociétés. Quant à l'artiste débutant il va peut-être se heurter à des difficultés pratiques s'agissant de son activité accessoire (animation d'un atelier par exemple ) qui risque d'être supérieure à son activité principale (la vente d’œuvres) au point parfois de devoir recourir au statut d'auto-entrepreneur voire d'entreprise individuelle pour ce qui devait être accessoire....petit mikado d’imbroglio....
A cela s'ajoutent les frais de fournitures (papier aquarelle, tubes, pinceaux etc …), les frais de formation, les frais de déplacement, les frais dus à un éventuel local surtout s'il est extérieur au domicile de l'artiste, les frais multimédia etc ….
Ce côté technique, somme tout classique à toute micro-économie, peut peut-être vous heurter dans son évocation. Pourtant je pense que si on le ramène à l'imaginaire de proximité précédemment évoqué, sachez que des artistes débutants ou émergents, comme nous sommes aujourd'hui je pense s'agissant du groupe de Dinan, ont tendance à s'interdire de se présenter comme « aquarelliste » ou tout simplement « artiste » que ce soit l'artiste débutant à ses propres yeux, débutant qui a du se déclarer pour une vente à la première œuvre...ou que ce soit aux yeux des visiteurs.....encore moins comme professionnel bien qu'il consacre parfois ses journées à l'acquisition de compétences, à la réalisation d'aquarelles, à la communication etc …
Et cette ambiguïté de représentation personnelle ou aux yeux des visiteurs il faut l'avoir en conscience avant d'aborder le thème suivant relatif à l'engagement gratuit de l'artiste.
3) Le contexte de l'engagement non intéressé
Le fait de ne pas être rémunéré pour faire quelque chose, en général d'utile à l'intérêt général, c'est être bénévole. C'est à dire faire acte de bonne volonté.
Le sport français amateur, la vie culturelle associative, nombres d'oeuvres caritatives ….ne pourraient pas exister sans l'engagement, parfois au quotidien, de bénévoles....
L'ultralibéralisme, les crises géopolitiques et économiques sont autant de séismes à ces engagements...comment être bénévole si soi-même on ne dispose pas de rémunération ou de travail ….Sans même évoqué le contexte tendu de nos sociétés, le statut du bénévole est un peu comme le monstre du Loch Ness, souvent évoqué, rarement adopté...un peu une légende.
C'est pourquoi le bénévole engagé tombe plus souvent dans le dévouement. Il consacre parfois énormément de sa vie à servir une activité qu'il juge utile pour l'autre. C'est une forme active d'altruisme.
Si je prends le dictionnaire, le dévouement : action de se dévouer à ; disposition à servir / se dévouer : 1. se consacrer entièrement à ; Se dévouer à une cause 2. Se charger d'une tâche difficile ou peu enthousiasmante.
On voit bien que le dévouement possède une intensité dans l'exercice du bénévolat voire une forme de sacrifice.
Ils ont été nombreux les visiteurs à noter notre engagement lors de l'exposition à Dinan pour partager, transmettre, expliquer, écouter.....et cela a contribué au bonheur reçu. Les aquarelles ont donné leur lumière et les exposants-acteurs ont donné un peu de leur âme, de leur ADN, au delà de leurs propres aquarelles.
C'est ce couple aquarelle-exposant investi qui a contribué au sentiment d'humanisme prégnant tout au long de l'exposition. Et également parce que de nombreux visiteurs ne nous ont pas relégués comme de simples objets en s'intéressant à nous, en prenant le temps d'échanger avec nous....C'est cet ensemble qui a participé au succès de la manifestation et au fait que tout le monde a pu vivre un bonheur partagé.
Pour autant, si notre engagement était sincère était-il désintéressé ? Le fait que les aquarelles étaient à la vente, je ne pense pas que l'on puisse parler d'engagement gratuit malgré toute la puissance de notre conviction et de notre passion.
En cela, même s'il n'y aurait eu qu'une seule aquarelle à la vente par artiste, nous avions tous au moins un intérêt.
Je ne pense pas en conséquence, sur ce type d'exposition, que l'on puisse parler de bénévolat . De don oui. Mais pas de bénévolat. Or le don n'est pas viable sur la durée s'il n'est pas suivi d'un contre-don ( cf Paul Ricoeur, Parcours de la Reconnaissance, Folio essais)
En transition je vais évoquer un échange entendu :
« -Cela me donne envie de reprendre l'aquarelle et d'exposer plus tard
-Réfléchis bien, c'est un hobby manifestement très coûteux – Nous regardant- N'est-ce pas vous en avez pour combien d'être venu et d'exposer ? «
4) La question de la rémunération des artistes
Un hobby. Pour l'artiste débutant qui doit endosser le statut d'artiste auteur, s'il veut vendre, ...sa pratique, hélas, peut effectivement ressembler à un hobby bien plus qu'à une pratique professionnelle et ce bien qu'administrativement il soit regardé ainsi.
La vente d'un ou deux tableaux permet rarement de rentrer dans ses frais …
Traverser la France en diagonale coûte parfois plus cher que de se rendre à l'étranger, s'ajoutent les frais de location pour une bonne semaine, sans compter les pertes dues au fait de ne plus pouvoir nourrir son réseau social ou peindre, assurer des ventes à distance etc ….
Est-ce que vraiment l'artiste débutant peut participer à un festival, ...alors plusieurs …. ?
Et pourtant il en a besoin pour franchir un autre seuil : rencontrer des pairs, s'imprégner des gestes d'artistes plus expérimentés, apprendre des retours des visiteurs, s'ouvrir à des opportunités, démontrer sa valeur,...sont des essentiels.
L'artiste reconnu ou établi ou l'élite sont confrontés aux mêmes questions même si la formule des stages et ateliers lors d'un festival leur permet quelques apports financiers.
Très souvent l'artiste débutant raisonne en investissement ….il sacrifie son temps et accepte des pertes ...en se disant qu'il investit pour le futur...
Toutefois c'est un cercle vicieux qui peu à peu va s'installer en absence de ventes...avec le temps qui passe il va devoir faire des choix, surtout s'il est autodidacte ; où mettre son effort à perte, dans la formation ou dans la participation à des festivals (à supposer qu'il soit retenu) ?
Personnellement je suis à ce carrefour :
Je propose des dossiers de candidature à des festivals où espérer vendre tout en bénéficiant de l'apport humain d'une telle opportunité. Je vais être plus restrictive dans mes choix de formation, je vais bien plus les ajuster à mes besoins du moment, pour baisser ce coût induit. Je m'interroge sur le coût perte-bénéfice en fonction d'un événement. Par exemple je figure parmi les gagnants d'un concours prestigieux l'International Watercolor Master Contest...mon aquarelle est déjà partie sur le lieu d'exposition...mais j'hésite à aller la rejoindre. Est-ce que je dois engager des frais pour le plaisir d'être sur site, même si c'est une occasion unique de s'imprégner des gestes d'autant de maîtres de l'aquarelle réunis le temps d'une semaine …...
C'est une vraie question.
Parce que la bascule peut se faire ici dans les réponses à ces questions.
Hobby ou pas hobby ?
Progresser, atteindre un bon niveau....pour que les aquarelles restent au mieux sur les murs de notre maison ou sur ceux de nos amis....au pire dans nos tiroirs....
Ce n'est pas une question anodine, car cela pose la question de la culture et de son accès.
Le mot bonheur est revenu à multiples reprises dans les témoignages des visiteurs. Et les artistes aussi vivent du bonheur. L'aquarelle est une machine à bonheur mais elle est aussi traces de nos civilisations , comme les carnets de voyage, elle est expression, émotion, intelligence, art.
A chaque artiste qui disparaît de ne pouvoir exister au delà du luxe d'un hobby, c'est un peu de notre humanité qui se perd.
P.S: Pour ceux qui ne les auraient pas vues, un peu de ce bonheur dans ces vidéos sur Dinan:
Ajouté le 30 oct. 2025
Vidéo de remerciement https://youtu.be/tQtznm1fuAk
Je faisais partie des artistes présents à Dinan lors de l'exposition « L'aube de l’Impressionnisme » initiée par Janine Gallizia. La manifestation a fermé ses portes le 26 octobre 2025.
J'ouvre à cette occasion une série d'articles en débriefing de l'expérience accumulée au cours de cette semaine d'exposition.
Par exemple, outre mes aquarelles sur site, j'ai pu réaliser une conférence sur le fait de se former en autodidacte, Janine Gallizia nous ayant donné carte blanche pour animer cette semaine. Compte-tenu des retours très positifs sur cette conférence et sur les échanges qui ont suivi avec le public, plusieurs personnes m'ont demandé d'avoir accès au contenu de cette matinée. C'était une intervention orale aussi je dois désormais la formater pour un partage par l'écrit.
Par souci de pédagogie mais aussi pour prendre en compte certains des éléments échangés et enfin également « re-nourrir » ce premier travail avec des réflexions plus personnelles nées de l'exposition, je vais organiser cette mise en commun en plusieurs articles de blog.
Il y a tellement à dire sur cette exposition, vraiment, cela mérite plusieurs articles....
Mais le tout premier article je veux le consacrer au public.
Un premier article pour les habitants de Dinan et pour tous les visiteurs.
Un premier article pour rendre un hommage à tous ceux qui se sont déplacés, qui sont venus par hasard ou par volonté. Que serait une exposition sans son public ? Une telle manifestation ne prend véritablement son existence, même en réel, que si le public vient à elle.
Merci aux habitants de Dinan tout d'abord. J'ai apprécié tout au long de mon séjour, leur gentillesse et leur facilité à ouvrir une conversation. Que ce soit sur les lieux de ma location, dans la rue, chez les commerçants....que de facilités offertes pour passer un bon séjour et se sentir à l'aise dans cette ville. Les murs sont en granit et l'ardoise bleue noire répond tantôt au ciel bleu tantôt au ciel gris, sans tristesse ; tout s'accorde en humilité pour une solide chaleur humaine. Merci, quel beau séjour chez vous.
Merci à tous les visiteurs de Dinan et d'ailleurs.
A part le premier dimanche, j'ai assuré quasiment quotidiennement des permanences sur les lieux de l'exposition. En conséquence je n'ai pas pu assister à de nombreuses démonstrations et tables rondes qui se déroulaient dans l'auditorium et dont je vivais par contre les retours en direct : le public enchanté de ces matinées et après-midi où chaque artiste donnait le meilleur de lui-même en direct.
Ce positionnement des permanences m'a énormément enrichie. Et c'est avec plaisir que je parle de vous public. De ce que j'ai pu observer de vous, échanger avec vous, noter de vous ….Bien sûr ma vision est incomplète, je ne vous ai pas tous vus, je n'ai pas pu parler avec tous....Mais je partage avec vous ce prisme personnel.
Je pense que c'est un peu plus de 3000 visiteurs qui se sont rendus sur l'exposition. L'auditorium, avec ses directs, n'a pas fait d'ombre à l'exposition en elle-même car beaucoup de visiteurs choisissaient de s'organiser pour profiter des deux lieux d'autant qu'ils n'étaient séparés que de quelques mètres.
Nombreux ont été les visiteurs surpris par le nombre d'artistes et d'aquarelles à découvrir et surtout surpris par l'homogénéité qui régnait s'agissant du haut niveau des peintures proposées. Une homogénéité de niveau servie par une hétérogénéité des sujets, des techniques et des supports (peintures, croquis, carnets de voyage). Même lorsque certains sujets étaient répétitifs (Etretat par exemple ) le traitement du sujet rendait hétérogène l'approche pour le plaisir des visiteurs.
En raison de cette profusion qui parfois leur a donné le tournis, certains visiteurs ont fait le choix de revenir plusieurs fois pour profiter au maximum de l'exposition. Et je ne parle pas des « habitués » qui tous les jours ont parcouru les allées et ont assisté à toutes les manifestations de l'auditorium....chapeau bas.
Touristes de passage que la pluie ou la curiosité ont poussé jusqu'aux portes de l'exposition, amateurs, peintres de loisirs ou confirmés, habitants néophytes s'agissant d'une exposition d'aquarelle, proches et connaissances d'artistes....vous étiez aussi divers que nos œuvres. Toutes les générations étaient présentes, des plus petits (j'espère que le bébé a retrouvé sa chaussette ) aux plus âgés d'entre vous ( pétillante mamie venue pour de futurs cadeaux ) c'était un bonheur de vous voir entrer tantôt timides, tantôt fuyant nos regards ou nos demandes de contact par peur d'une démarche mercantile, tantôt sourires et mots bienveillants offerts dès votre entrée, tantôt demandeurs d'explications sur l'exposition et sa démarche …..et presque toujours...des retours oraux ou écrits pour partager les petits bonheurs que vous avez vécus en cheminant près de nos oeuvres ou en participant aux événements de l'auditorium. Vous nous avez confiés vos propres expérimentations artistiques, parfois vos coordonnées, vos sites, vos parcours en aquarelle ou autres médiums, ...par moments j'avais l'impression qu'artistes et public nous étions tous des petits bateaux blancs en recherche de bouteille à la mer ….que quelqu'un voit, qu'une rencontre se fasse avec une œuvre ….dans l'océan de la vie....
Et c'est là un point qu'il faudra se garder en mémoire pour la suite de mes articles en débriefing. Je le trouve nécessaire à évoquer. Cela fera l'objet d'un développement spécifique.
En attendant chères et chers visiteurs, merci pour ces beaux échanges, merci pour vos retours chaleureux.
Oui, je vous l'avoue, j'ai regardé un peu mon coin d'aquarelles....Lumières marines vous a tapé dans l'oeil, ce tableau a fait l'unanimité. J'ai reçu ( j'ai écouté à vos portes) énormément de retours sur la qualité de mon travail. La confiance de Janine, le fait que je figure parmi les gagnantes de l'International Watercolor Master Contest, m'avaient déjà rassurée sur mon niveau....j'attendais de voir la réaction du public. Je n'ai pas été déçue.
S'agissant de vos retours plus généraux sur l'exposition, je me permets de recopier quelques unes de vos phrases laissées sur le livre d'or :
« Merci pour ce joli parcours. Je ressors la tête pleine de lumière....Un grand plaisir de découvrir cette magnifique exposition de tableaux à l'aquarelle de grande qualité. Très enrichissant....Beaucoup de talents réunis dans cette belle exposition....Magnifique exposition, un très haut niveau. Superbe carnets de voyage....De belles œuvres à déguster et de plus des passionnés pour nous expliquer les subtilités de l'art de l'aquarelle. Merci pour votre dévouement....Quelle puissance ! Un grand instant de bonheur ! ….What a wonderful exhibit So many talentued artists and interesting subjects. Merci....Un peu de poésie et de douce lumière. Merci à tous les artistes. …..Faire plus de 150km sous la pluie et le vent pour voir cette exposition en valait le coup. Merci pour cette forme d'exposition. Bravo. »
C'est vrai vous avez été nombreux à venir de loin exprès, la Bretagne et la Loire Atlantique, Paris étaient particulièrement à l'honneur : vous êtes venus outre de Dinan, de St Brieuc, St Malo, Brest, de Basse Goulaine, de Rennes, de Rezé, de Nantes, de Montgermont, du Morbihan, …. La Belgique, le Canada, le Royaume Uni, ….les touristes venaient quant à eux de nombreuses régions françaises et d'ailleurs. J'ai même croisé une dame venue de Corse du Sud ….Cela faisait bien écho avec la diversité des artistes présents venus de toute la France et de pays parfois très éloignés ( Mexique, Etats Unis d'Amérique ….)
Alors pour finir cet article de blog, pour vous remercier cher public, voilà une vidéo souvenir. Je n'ai pas trop osé vous photographier, mais vous y retrouverez de bons souvenirs vous aussi....si vous tendez l'oreille, après la première image, je vous ai glissé un peu de chaleur humaine, en retour de celle reçue.....MERCI.
Ajouté le 10 oct. 2025
L'aube de l'impressionnisme à Dinan sera l'occasion de réfléchir sur la capacité de l'aquarelle à créer des atmosphères et des univers remplis d'émotion.
Je vous propose de nous arrêter un instant sur cela.
Je partage à cette occasion avec vous ces lignes d'Albéric d'Hardivilliers dans son livre intitulé « L'écriture de l'ailleurs, Petits propos sur la littérature nomade » paru aux éditions Transboréal.
A moment, il fait le lien entre écriture et dessin s'agissant du regard posé sur ce qui nous entoure. Pour lui, il faut poser un regard qui ne peut être celui habituel, que ce soit pour l'écrivain ou tout dessinateur lorsque le réel doit être appréhendé, surtout dans un lieu nouveau où le détail peut détourner de l'essentiel à saisir.
« (...)les professeurs de dessin dans les écoles d'art demandent à leurs élèves de « plisser les yeux » pour évaluer leurs travaux ; alors, les contrastes remontent, les détails accaparants repassent à l'arrière plan et l’œil peut se concentrer sur l'architecture générale. » (page 29)
« Dans la phase qui précède l'écriture, ce regard décentré et oublieux de lui-même peut permettre une appréhension du réel non pas exactement plus complète, mais plus dense. En voyage particulièrement, où l'abondance de la nouveauté risque d'arrêter à tout instant le regard sur un détail sans importance, cette approche périphérique permet non pas seulement de décrire mais d'écrire, évitant ainsi l'effet catalogue, la juxtaposition de faits et d'observations qu'aucune organisation intérieure ne viendrait soutenir. » (page 30-31 )»
« Pendant mes cours de dessin à l'école Penninghen, un professeur, trouvant sans doute que je cernais un peu trop les contours d'un nu me recommanda de « dessiner de l'intérieur ». Je mis un certain temps à comprendre cette expression. Peut-être ne l'ai-je d'ailleurs vraiment expérimentée qu'en commençant à écrire »(page 31)
Je ne sais pas si cet auteur considère que dessiner de l'intérieur aurait trait au récit de soi ( c'est à dire se positionner par rapport à soi, à l'autre et à ce qui nous entoure). Je ne sais pas non plus si c'est relié à la notion d'intention. Je me demande enfin si le "dessin intérieur" appelle à l'émotion. L'émotion comme un ciment des strates de regards, pour que ces jetés de coups d’œil épars trouvent sous le pinceau cohérence et mouvement. Un mouvement léger, indicible, comme un souffle humain destiné à l'autre ; celui ou celle qui regarde à son tour l'aquarelle.
Je ne sais pas...
...mais il me semble que c'était important d'en parler avant de quitter cet univers du livre pour mieux s’appesantir sur l'émotion en aquarelle.
Il y a un moment, j'ai recroisé Jean.... Malgré ce petit bout de goudron inconfortable qui nous servait de lieu de discussion on parlait des passions qui animent. Je lui ai dit que je voulais progresser en aquarelle. Voilà une activité qui l'attirait aussi, pour l'eau. Pour...cette évanescence ai-je demandé ? Ce flou ? Sa main faisait le geste, il cherchait à saisir le mot, puis de guerre lasse il m'a dit: "au final l'eau est insaisissable et pourtant on en garde quelque chose, une trace ; même sur les plus durs rochers elle laisse sa trace. C'est cela qui m'attire, ce quelque chose qui reste. L'émotion sûrement. "
Une trace. insaisissable.
Lorsque je regarde les tableaux d'artistes contemporains, comme Corinne Izquierdo, Ewa Karpinska, Maryse De May , Joëlle Kruppa, Janine Galizia ....ou d'autres artistes bien plus lointains en temps comme William Turner....il me semble que ce qui les rejoint au delà de leurs styles, leurs sujets, leurs époques, c'est que leurs regards restituent bien peu de limites tranchantes ou enfermantes et que les sujets traités ne sont jamais non plus figés dans un univers. Celui qui regarde leurs tableaux peut être un voyageur, il peut être errant parce que le tableau en lui-même est mouvement, souffle humain, petite musique poétique car le vecteur de l'eau qui permet la transparence, le jeu des strates de jus, la migration des pigments, leur fusion, leurs échappées.....crèe l'insaisissable.
Et le voyageur du regard, ce promeneur qui découvre leurs aquarelles, bien qu'étranger, bien que l'autre, le voilà qui se retrouve en ces aquarelles. Comme on se trouve dans ces lieux jamais visités auparavant et qui pourtant nous parlent au premier regard. Une trace de lui qui l'aurait précédé ?
Mais qui serait ce passeur de lieux où l'on est déjà ? L'eau ?
L'eau dont il faut comprendre les cycles, dont tel un artisan on doit trouver les quantités. L'eau que sans cesse l'on se doit d'expérimenter dans son lien aux pigments, au papier, au pinceau .... pour que l'émotion soit là?
L'eau en aquarelle est ce que la chambre noire révèle en photographie : la lumière.
Une touche de lumière, une touche de flou...Et que dit-on ? L'aquarelle ne serait pas un art majeur ? Et pourtant... qui sait...un peu d'eau, une trace....les bords du Monde sont tellement durs et tranchants en ce moment....l'aquarelle a toute sa place.
Ajouté le 9 oct. 2025
Comme vous le savez je fais partie des artistes exposées à Dinan grâce à l'initative de Janine Gallizia
Nous allons montrer, peindre, échanger et notamment nous nous poserons la question, c'est quoi l'impressionnisme?
Par cette vidéo j e vous propose plusieurs réponses fournies par l'équipe qui coordonne cet évènement aux Cordeliers de Dinan...et je veux vous dire aussi que ....l'impressionnisme c'est le bonheur....et le bonheur ça se partage....!!!!
Alors je partage ce bonheur avec mes amies de l'atelier aquarelle animé par deux bénévoles Dédée et Toussainte. C'est dans cet atelier que j'ai fait mes premiers pas d'oser montrer ce que je peins, d'expérimenter, et même d'exposer car en fin d'année nous avons chacune montré à notre entourage nos travaux de l'année. Oui l'aquarelle ce sont ces petits bonheurs, comme ces instants collectifs où l'on papote autour d'un café et d'un gâteau tout en s'essayant à quelques aquarelles. Vivre ensemble l'aquarelle c'est aussi de l’impressionnisme car si le chemin de l'aquarelle est difficile il donne beaucoup. C'est aussi le but de Dinan, partager notre passion.
Si vous aussi vous aimez l'aquarelle si vous aussi vous peignez, likez et diffusez, ce n'est que du bonheur, n'hésitez pas.
https://www.youtube.com/watch?v=kk4Bzk6xzsI
La page fb de Janine Gallizia: https://www.facebook.com/janinegallizia/
Ajouté le 4 oct. 2025
IWM2026
Comment on se sent lorsque l'on se sépare d'une aquarelle ? Très mal et en même temps tellement de joie. Voilà, "En attendant la danse(1)" a commencé son voyage pour le Royaume Uni.
J'espère qu'elle va trouver ceux pour qui elle a quelque chose à donner.
Très bon voyage petite aquarelle, très belle vie à toi.
Merci le Jury, merci David Poxon pour cette belle aventure
Ajouté le 3 oct. 2025

Petit à petit le bonheur se concrétise, l'affiche pour l'exposition à Dinan et l'esprit de cette manifestation décrit par celle qui l'a imaginée:
L'aquarelle est bien plus que de simples peintures accrochées au mur. Elle a été à l'origine du mouvement impressionniste, qui a marqué le moment où les artistes ont commencé à prendre le contrôle de leur art et à oser être créatifs dans la direction de leur choix, plutôt que d'être dirigés par l'Académie. Je pense que les artistes d'aujourd'hui ont la possibilité d'avoir un impact réel sur leur propre vie et sur la société, et que le moment est idéal pour obtenir de meilleurs résultats pour tout artiste qui le souhaite.
En octobre, à Dinan, en France, près de 100 aquarellistes de plus de 18 pays exposeront près de 200 peintures, retraçant le parcours et la mentalité du mouvement impressionniste qui a prouvé que les artistes peuvent changer le monde.
Cette exposition est le fruit d'un projet de plusieurs années issu de mon cours de Formation pour Exposer. C'est un honneur pour moi de me tenir aux côtés de ce groupe de personnes qui ont prouvé qu'il n'y a pas de limites et que le moment est venu pour les artistes de s'épanouir.
Rejoignez-nous pour 8 jours de démonstrations, de tables rondes en direct (en ligne), de conférences, de séances de peinture en plein air (toutes gratuites) aux Cordeliers à Dinan, un endroit magique!! Alors que nous nous tournons vers le passé pour construire un avenir prospère avec l'aquarelle !
Je serai présent pendant toute la durée de l'exposition.
Abonnez-vous à cette chaîne pour obtenir plus d'informations, notamment le programme officiel.
Janine Gallizia
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Des remerciements respectueux pour Janine Gallizia
Ajouté le 29 sept. 2025
J'ai le plaisir d'avoir reçu le badge ambassadeur de la galerie Art Majeur by your Art. Art Majeur anime une communauté basée sur l’entraide et la collaboration entre les membres. Lorsque les artistes collaborent activement, cela contribue à maintenir un espace sûr et agréable où les visiteurs du monde entier se sentent en sécurité pour collectionner ou acheter des œuvres originales !
Merci Art Majeur, car c'est une reconnaissance pour le travail mené sur mon profil et mon site pour vous donner plus qu'un seul lien vendeur-acheteur. Mes actualités, des vidéos à venir, sont également là pour partager avec vous combien l'aquarelle est un médium riche en opportunités pour favoriser l'expression et l'émotion bien qu'il ne repose que sur des pigments et un peu d'eau.
En espérant le meilleur chemin artistique ou autre à tous mes lecteurs, je vous dis à bientôt.
Ajouté le 24 sept. 2025
Vous avez vu que dans mes artistes préférés figure Andrew Pitt, je suis admirative du calme avec lequel il réalise ses aquarelles de coups de pinceaux tout aussi calmes, emprunts de sérénité. Il a une façon "bonhomme" de travailler que j'adore ; un calme emprunt de simplicité et d'humilité alors qu'il réalise chaque fois un bel exploit.
You've seen that Andrew Pitt is one of my favorite artists; I admire the calmness with which he creates his watercolors, with their equally serene and tranquil brushstrokes. He has a very down-to-earth approach to his work that I love; a quiet, simple, and humble manner, even though he consistently produces truly remarkable artwork.
En effet ce qui pourrait apparaître "simpliste" est en fait une maîtrise incroyable des pigments, des doses d'eau utilisées, des pinceaux qu'il utilise ....Il cherche la fusion sans pour autant en abuser, il n'oublie jamais la lumière et surtout il ressort de ses aquarelles un sentiment d'authenticité qui touche au coeur. Pour résumer son travail on pourrait dire qu'il pratique l'aquarelle authentique.
Souvent il me semble qu'il utilise la technique du one go, dite alla prima.
La technique du one go tient dans cette expression "one go". Cela veut dire que le pinceau pose un premier pigment en évitant de revenir dessus. On a une grosse tentation lorsque l'on peint : vouloir tout de suite ce que l'on voulait faire apparaître et si on n'est pas satisfait on y retourne vite tant que c'est humide pour vite corriger ce qui nous parait imparfait.....On tombe tous dans ce piège, mea culpa mea culpa.
The "one-go" technique is all about that phrase: "one go." It means that you apply the paint with the brush in a single, decisive stroke, avoiding any retracing or reworking. When painting, we often fall into the trap of wanting to achieve the desired result immediately, and if we're not satisfied, we tend to quickly go back over it while the paint is still wet, trying to fix what we perceive as imperfections... We all fall into this trap, myself included!
Or voilà, dans cette technique, il faut vraiment réfléchir en amont du coup de pinceau, presque se réciter mentalement le geste et surtout poser sans douter .... et surtout encore....accepter ce qui va en résulter. Il faut à la fois être en contrôle de sa technique et en acceptation que l'aquarelle aussi a son mot à dire.....C'est pour cela que Andrew Pitt a ce petit côté bonhomme....en bon homme il laisse le temps à l'aquarelle de s'exprimer, de vivre sa vie et il rebondit dessus en complément, en harmonie, en réaction ....il observe, écoute, décide de comment accompagner ce qui apparaît sous le one go.
Le one go se commence à sec, c'est à dire sur papier sec. D'où l'importance de la dose d'eau et de pigment...trop d'eau tout sera délavé, pas assez les autres one go vont avoir du mal à se compléter en harmonie, pas assez de pigments, le résultat manquera de pep's, trop de pigments ou mal choisis l'aquarelle va vite arriver à saturation empêchant l'intérêt d'autres one go......
The "one-go" technique starts with a dry brush, meaning on dry paper. This is why the amount of water and pigment used is so important... too much water and the colors will be washed out; too little water and the subsequent layers won't blend smoothly; too little pigment and the result will lack vibrancy; and too much pigment, or the wrong colors, will cause the watercolor to saturate too quickly, preventing the desired effect from being achieved in subsequent layers.
Car à un one go succède un autre one go tant que le précédent est humide. Le one go est un peu ce que le lavis est au mouillé sur sec. Les autres one go se font sur l'humide du posé précédent. Le one go suivant doit apporter un plus au précédent et non le corriger: rechercher une fusion, introduire un contraste, faire apparaître une brume .....et toujours dans ce même esprit de toucher sans revenir dessus en ayant bien dosé eau et pigments....Ensuite ce sont les régles classiques qui permettent la profondeur, plus on avance plus la charge du pinceau se fera épaisse....
Because one "one-go" application is followed by another, as long as the previous layer is still wet. The "one-go" technique is somewhat similar to applying a wash on a damp surface. Subsequent applications are done on top of the previous wet layer. Each subsequent "one-go" application should build upon and enhance the previous one, rather than simply correcting it: aiming for blending, introducing contrast, creating a hazy effect... and always maintaining the same approach of applying paint in a single, fluid stroke, with the right balance of water and pigment. Then, the standard techniques for creating depth come into play: as you progress, the amount of paint on the brush will gradually increase...
L'intérêt du one go est de garantir une "fraîcheur", un côté approximatif aussi parfois puisque l'aquarelle joue également sa partition, car l'artiste qui maîtrise cette technique sait dès le départ doser eau et pigments pour faire peu de "one go". Il n'a pas à venir renforcer tel ton ou à amoindrir tel autre, il a tout préparé en amont pour cela dans son processus... ce peu de "couches" donne une fraîcheur inimitable. Cela donne aussi beaucoup de pep's à l'aquarelle.
Une fois sec, rien n'interdit de compléter par d'autres techniques: pinceau sec, mouillé sur sec, lavis ....c'est le plaisir de l'aquarelle de pouvoir mixer les techniques au choix de l'aquarelliste. Le seul danger c'est de ne pas abuser des compléments pour ne pas éteindre la fraîcheur.
Once dry, there's nothing to prevent you from adding further techniques: dry brush, wet-on-dry, washes, etc. The beauty of watercolor lies in the freedom to mix techniques, as the artist sees fit. The key is to avoid overdoing it, so as not to diminish the vibrancy and freshness of the original work.
Je vous parle de ça car en ce moment je travaille le one go. C'est une technique que j'avais délaissée et sur laquelle je reviens car je l'aime beaucoup pour certaines scènes, notamment pour les paysages. Elle a aussi l'avantage, lorsqu'on la maîtrise, d'être possible en extérieur car cela va très vite. De quoi nous obliger à simplifier ce que l'on a sous les yeux, à sortir l'essentiel de ce que le paysage nous donne.....en tout cas à le rechercher y compris en remettant le sujet sur l'ouvrage plusieurs fois tant qu'on est sur le site....Rechercher ce que donne un paysage c'est tenter de capturer une impression fugace liée à de nombreuses circonstances liées à ce qui nous entoure autant que ce que nous vivons en dedans de nous à ce moment là. Ce qui ressemble à une démarche impressionniste. Et, si vous avez vu le détail technique de mes aquarelles, vous avez vu que très souvent mon travail, naturellement est teinté de touches impressionnistes. Je cherche donc à explorer cette part de moi qui s'impose à mon pinceau quasiment tout le temps ....
J'ouvre une galerie one go sur ce site et sur la page de mon profil à cet effet. Petit à petit j'y déposerai quelques aquarelles.
A bientôt.
Ajouté le 20 sept. 2025
"From 2275 Entries from 68 Countries the following Artists are SELECTED FOR FINAL STAGE JUDGING. Congratulations to those Artists selected. Commiserations to those not selected. All winners will be notified by email within 2 weeks. Good Luck everyone ! All IWM2026 Show info, Tickets are on sale NOW, Workshops, Live Demo Schedule, Masters, FAQ are on the IWM Web at WWW.IWM2026.COM"(excerpt from the announcement)
My heartfelt thanks to the jury and organizers who, despite their own fame, are committed to promoting and developing watercolor art, including by giving opportunities to emerging artists. This is such a great encouragement for me, and I am so happy to be among the finalists. Best of luck to everyone!